tu savoures ta fuite
Nuit d’hiver, elle claque, cette porte. Elle claque vite, fort et bien. Son claquement se répète en toi comme l’écho de tes pas.
Impulsion, pulsion, pulsations.
Tu vibres à chaque son sec, brutal, inespéré.
Tu t’es surprise. Belle surprise.
Tes pas se déroulent légers et puissants au rythme des courbes de cet escalier que tu descends.
Tu le dévales, pour que jamais plus il ne t’avale.
Ivre, tu savoures ta fuite.
Sous tes pieds nus et glacés, le bois patiné par les pas lourds, las et fatigués du passé se fait braise et brûle tes plantes en un crépitement urgent.
Descendre vite, fort et bien vers l’obscurité lumineuse qui t’attend en bas de ces marches que jamais plus tu ne graviras.
La rejoindre, y sauter à pieds joints, sauter dans ses bras, en être éblouie.
Tout est réuni dans cet instant suspendu au creux de la nuit.
Pieds nus, tête haute, tu virevoltes et tu kiffes.
La vie c’est maintenant !
Oihandi