poème collectif

Langue de lutte
2 min readMar 1, 2024

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Il reste la chaleur des cuisses de l’ami·e quand la nuit devient fraîche et humide
Il reste les œufs brouillés au cumin et la certitude, chaque matin, que je sais au moins faire une chose bien
Il reste les solos de guitare électrique, les percussions, les synthés
Il reste la lune presque toutes les nuits qui nous dit que tout change
Il reste tes fesses contre mon ventre quand je m’endors
Il reste le café qui hurle pour sortir
Il reste voir l’amour rougir les joues
Il reste la danse irréfléchie et les matins trop vite venus
Il reste les graines des roses trémières qui fleuriront bientôt dans chaque fissure de nos bétons
Il reste ta cheminée, des sacs entiers de feuilles mortes à faire cramer
Il reste les odeurs après la pluie, la texture douce et glissante de la boue
Il reste la pluie et il reste un toit qui tinte au-dessus de nos têtes
Il reste sur mes chaussures préférées des tâches de la nuit où je t’ai rencontré
Il reste au fond de mon cœur la conviction que le monde va exploser
Il reste beaucoup de nuits, beaucoup de brises d’été, beaucoup de vapeurs de café
Il reste la joie quand je me dis que toustes celleux que j’aime et qui ont été si proche de mourir ne sont pas parti·es avant que je les ai connu·es
Il reste mon poignet qui restera toujours sans montre
Il reste l’odeur des pins, l’odeur du pin et celle des embruns
Il reste quand tu retire tes bagues

© Cha Toublanc

il reste l’écriture sur le téléphone sur un carnet sur les murs

il reste tes yeux dans le silence

il reste la beauté de la poésie des autres

il reste la démission et les décisions déraisonnables

il reste les chats croisés par hasard

il reste les grains de peau qu’on découvre la nuit

il reste la plante qui survit quand on oublie de l’arroser

il reste les nouveaux mots qu’on découvre et qu’on adopte

il reste les rires stupides avec les amix éternel.le.s

il reste les larmes qui soulagent quand on ne s’y attend pas

il reste la force des femmes âgées

il reste la tendresse qui surgit quand on en a besoin

il reste les vieux pulls que l’on se transmet

il reste l’odeur des peaux que l’on a aimées

il reste la trace du verre de vin sur la table basse après ton passage

il reste ce qu’il reste des discussions profondes

il reste ce qu’on sauve de l’oubli

il reste le café froid qu’on boit tout de même

il reste les gestes qui réconfortent

il reste tant que je ne sais plus

ce qui a disparu

© Elo

Textes écrits par :

Cha Toublanc https://www.instagram.com/chatoublanc/

Elo

inspiré du poème d’Edith R. “Heureusement qu’il reste les jeux, les crêpes, les copaines et la mer” https://fourretoujours.wixsite.com/website/post/a-nos-enveloppes-contradictoires

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Langue de lutte

Les textes de ce blog ont été créés lors d’ateliers d’écriture, en non mixité queer et féministe. Plus d’informations sur : www.facebook.com/languedelutte