Ma psy est très féminine. Ca m’agace beaucoup. Pour cela, je ne l’aime pas. Non pas qu’il soit attendu de moi que je l’aime. Quoique, je n’ai pas tout compris au transfert. A propos de transfert, il s’agit de s’imaginer, de projeter, d’intervertir une identité à une autre, non ? Hé bien ça ne marche pas. Je reste en pull troué (il n’est pas moche, c’est juste qu’il est troué), et elle continue de me recevoir en talons, couverte de vernis rouge et de colifichets. Avec ses longs cheveux blonds. Et son anorexie latente. Vous savez ce qu’on dit sur les cordonniers n’est-ce pas. Je ne serais pas étonnée qu’il en aille de même pour les psy. Toujours est-il qu’à ce stade et après un certain nombre d’heures passées face à cette incarnation de la féminité anorexique, je n’ai toujours pas mon passeport de personne apte à la société, initiale « F ».
Edmonde Va
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Atelier d’écriture féministe Langue de Lutte / 2020 / La Mutinerie