Les suturé⋅es et les suturants
J’écris avec mes sutures
Avec le ciment frais sur mon dos
Avec ta gueule de bétonnière à deux pas de mon visage.
Y’en a qui ont un badge qui fonctionne
Y’en a qui ouvre la grille d’un coups de pied lâche
Y’en a qui ferme le camion parce qu’ils craignent
Y’a les suturé⋅es
Y’a les suturants
Y’a les carreleurs
Puis y’a ceux qui éventrent les maisons
Y’en a qui s’accroche au pieds de la baignoire sous 10 mêtres de vide
Y’a celle qui casse le miroir et part avec
Et puis y’a ceux qui trouvent qu’acheter un T4 à Chateney Malabris est un excellent investissement dans la conjoncture immobilière actuelle
Y’a celui qui ouvre les portes
Et celui qui clots les apparts
Les désamianteurs
Et les menteurs
Ya celle qui fait frapper la boule
Ya celle qui la prend dans la façade
Je vis pour la friche et le béton émietté
texte de Milouch
à partir d’un poème de Mag Lévêque
extrait de son recueil les coupables innocentes