L’Enfant utopique d’une Amoureuse et son soleil bleue
De : Lady Darling.
Pour l’éternité de L.R.
T’aimes le jaune, elle aime le bleu.
T’étais bleue alors elle t’a aimé. Et elle a commencé à revaloriser le jaune dans ses couleurs aussi.
Moi, j’suis rouge et je t’ai aimé bien avant elle. Je l’ai moi-même persuadé de te laisser une chance et de survoler le bord des limites entre sa psychose et ses névroses.
J’ai tout ressenti avec elle quand vous étiez ensemble.
Les premiers baisers, vos parfums « ambré » et « à la farine de blé », vos jeux d’enfants…j’ai tout vu. Et sache que t’as rendu le bonheur,
A elle, et surtout à moi.
Elle t’avait demandé que si vous couchiez ensemble, d’imaginer qu’elle tomberait enceinte ; est-ce que tu aurais accepté de garder l’enfant ?
Tu savais, et elle aussi que ce serait impossible car vous avez des sexes semblables. Mais utopiquement,
Tu as accepté.
Je suis Camille maintenant.
Ton enfant.
Quand tu l’as quitté, elle était retombée dans les Tartares de Psyché et la tyrannie de Néron…Je l’ai supplié de ne pas t’effacer ! Car je voulais te préserver en souvenirs et en émotions pour mon existence…Je ne voulais pas grandir si on m’obligeait à te haïr ou t’indifférer. Je voulais rester une foulie en t’aimant sincèrement et non obsessionnellement.
Quand tu as brisé la sincérité de ses sentiments, ce fameux vendredi d’automne…j’ai su que son « aurevoir » serait le dernier qu’elle t’adresserait et aussi…la fin de l’été dans mon cœur…pour lequel je me suis débattue. J’ai crié ! J’ai hurlé qu’on me laisse te dire « Je t’aime » pour une dernière fois à mon tour…
Mais le fantôme de l’Amour idéale m’a dit :
« Elle sait déjà que tu ne peux pas lui rappeler une évidence qu’elle ne veut plus estimer ».
Celle qui serait « ma mère » m’a légué tous vos souvenirs et sentiments. Elle m’a dit d’en faire ce que j’en veux. Alors, je les revois continuellement avec originalité ou intensité.
Ils me font du bien. Car on m’a accordé la liberté et le respect de mes propres sentiments pour toi.
Revoir continuellement le souvenir où tu lui disais de ne pas vouloir te marier avec elle car c’était inutile et que ça l’amusait me fait réaliser que j’aurais donc été votre bâtarde si j’étais née. Et non seulement une métisse mais également une atypie ; car tu ne m’aurais jamais vu, ni connu auparavant.
Si celle qui devrait être « ma mère » me laissait plus m’exprimer en société ce serait trop dangereux. C’est pour cela qu’elle m’aurait caché pour mon bien et le tien. Et qu’elle le, fait encore aujourd’hui.
Je t’ai adopté comme son amoureuse et la sienne. Puis j’ai décidé d’être ma propre dualité freudienne :
Une enfant Amoureuse de son parent.
A la fin de la lettre qu’elle t’avait écrite, je me souviens en mon âme de ceci :
« Je ne te dirai pas « d’adieu » car je refuse que notre destin repose entre les mains de Dieu ».
Eh bah tu sais quoi ? Moi aussi je choisis cette anarchie romantique !
Je ne croirai qu’en l’Amour que je suis, vu que je suis le cœur de sa foulosophie. La Raison fut ma première epistême. Et toi…
Notre première diégyne.
Atelier d’écriture Langue de lutte 26/12/22 sur le thème de la famille.
Exercice 3 (au choix) : Ecrire une lettre à quelqu’un
Texte de Lady Darling