“La lutte couvre le nous”, tu disais
et sur le fantôme d’un sourire je lis l’erreur.
Le jour mourant me susurre “on est tellement plus que juste soi”.
Comment peut-on être si sûr.e ?
Dans mes cellules et dans mon cœur, les visages de mes sœurs.
J’y pense et je ne dors toujours pas.
“Qui fait des choix ne finit jamais seul.e”, tu disais
et au petit matin je compte les défaites.
Que reste-t-il des chansons quand le sang est versé ?
Dans les danses et dans les flonflons
Un soleil glacé vient gâcher la fête.
J’y pense et je ne dors toujours pas.
“C’est dans nos combats que naît le sens”, tu disais
et mon compas a perdu le Nord.
Quel sol reste sous tes pieds quand le ciel s’abat sur toi ?
Les abeilles et les roses rient pour me défier.
Le souvenir d’un feu surgit et me mord.
J’y pense et je ne dors toujours pas.
“La vengeance est une force que rien ne peut refreiner”, tu disais
et j’aurais aimé que tu aies raison.
Une chenille grimpe sur ma main et je chuchote “pardonne-moi”.
Est-ce que ça ira mieux demain ?
Un phénix, un sursaut, de la chair à canon.
J’y pense et je ne dors toujours pas.
Texte de qui_comment_pourquoi