Moi j’aime la beauté bordélique
Un jour, je suis sortie avec mon parapluie jaune et vert. Et ça m’a rendue heureuse. J’aime bien les couleurs, c’est un peu mon truc à moi. “Sacha, elle a toujours son parapluie à la main”, c’est ce qu’ils disent tous. Moi je m’en fous. J’ai jamais compris pourquoi les gens avaient des parapluies noirs. Déjà, la pluie, c’est chiant, alors pourquoi se rajouter une couche de maussade ?
De toute façon, il y a un vrai truc avec les couleurs. C’est un vrai sujet. C’est un des sujets dont tout le monde se fout et qui passionne pourtant les foules. “Chéri, tu crois que ce corail irait bien sur la faïence de la cuisine?” “Cette ceinture moutarde ira trop bien avec mon trench camel, c’est sûr”.
Je pige pas. Moutarde, corail, saumoné, vert amande, rose fuschia… Qui est le con qui a rendu ça si compliqué ?
Moi j’aime bien les couleurs gaies, joyeuses et qui ne vont pas ensemble.
Pourquoi faudrait-il tout le temps être assorti ? Quelle tristesse. C’est comme si on cherchait à refaire du noir et blanc avec les autres couleurs.
Car c’est important d’être A-SSOR-TI.
L’harmonie, la beauté. Enfin pardon, la beauté qui fait vendre, la beauté qui coche les cases, la beauté artificielle, la beauté sexualisée.
Moi j’aime la beauté bordélique, la beauté étrange, la beauté qui me choque le cœur et non la tête.
La beauté authentique, sincère, la beauté qui révèle l’essence, la beauté qui fait trembler mes sens.
Julie