Extrait du dernier atelier “Histoires de lutte”: créér son personnage historique queer et féministe

Langue de lutte
1 min readApr 10, 2019

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21 mars 1834

Hier soir se jouait au Crown Theatre la première de Christine of Sweden écrit et mis en scène par miss Erica Edward Miller. Le spectacle, tant par l’histoire qu’il raconte que par sa mise en scène que nous ne saurions qualifier autrement que de tape-à-l’oeil, est une atteinte à toutes les bonnes moeurs. Miss Miller fait ici preuve d’une perversion sans égale en exposant aux yeux des jeunes filles de la bonne société de Londres un personnage de femme dépravée, masculine, autoritaire, aux penchants saphiques à peine dissimulés, jamais punie pour ces actes et parfois même glorifiée. Quand à la mise en scène, c’est un festival de machineries étranges et inutiles dont il se murmure qu’elles sont issues de l’imagination même de l’auteur.

Si la pièce avait, avant même sa première, souffert de la mauvaise publicité suscitée par les prétendus comportements immoraux de miss Miller et de ses comédiennes, la salle était néanmoins comble, et le public semblait fasciné par la pièce présentant une figure historique plus que controversée, allant jusqu’à faire cinq rappels. Espérons que le scandale ne profitera pas à Christine of Sweden.

Gabriell

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Les textes de ce blog ont été créés lors d’ateliers d’écriture, en non mixité queer et féministe. Plus d’informations sur : www.facebook.com/languedelutte

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