De la place et du temps
Flaz
Il ne se passe pas une journée qui ne me demande de me penser comme une femme trans.
C’est pas que ça dérange,
en soi.
J’en suis fière.
Mais j’imagine que ça ferait de la place dans ma tête
si ça ne s’imposait pas tout le temps.
Plus de place pour me penser autrement,
pour faire de la place aux amies, aux inconnues,
et, qui sait,
passer une journée entière sans avoir à me penser,
ni telle, ni telle autre,
ni comme ça,
ni autrement.
De la place et du temps.
Du temps pour nourrir l’espoir,
pour prendre le temps de voir,
niché quelque part dans ce qui est,
qui me fait déjà du bien,
ce qui a à advenir.
Du temps pour faire naître
des envies d’avoir envie,
écouter.
Pour entendre et recevoir sans chercher à comprendre,
les énergies qui ne demandent rien,
qui n’attendent qu’à être partagées.
Du temps étiré, ralenti, pour inspirer et sentir cet air frais tant de fois expiré.
texte de Flaz
inspiré d’un extrait du roman de Roukiata Ouedraogo : L’espoir rêvé
Atelier langue de lutte autour du thèmes : de rage et d’espoir