Corps célestes
textes de Providence
Après les heures de silence, si longues qu’elles ont fini par se fondre en jours infinis, j’ai retrouvé une voix, je dis une voix parce qu’elle sonnait étrangère, comme venue d’outre-tombe. Peut-être bien que c’était le cas. Peut-être bien que les ancêtres prennent parfois le relais lorsque mon corps est à bout de voix.
Ça a commencé par des toussotements, des soubresauts de son. Puis la musique m’a recueillie, n’a fait plus qu’un avec ma voix. Alors mes pieds se sont décollés l’un de l’autre, à tout petits pas. Alors mes bras se sont élevés, mais pas pour supplier cette fois. Alors la danse m’a embrasée toute entière. Puis mes doigts ont retrouvé le toucher du papier, mes oreilles le grattement du stylo sur les pages. Mes yeux que je m’obstinais à garder fermés, je les ai ouverts bien grands. Ma bouche a réapprivoisé le goût des aliments. Alors je me suis réveillée pour de bon.
Textes écrits par Providence @providencegarconnsimire
Atelier @languedelutte sur les corps poétiques, inspiré d’extraits d’un roman de Michelle Lapierre-Dallaire et des Lettres aux jeunes poétesses de Marina Skalova, Rébecca Chaillon et Sandra Moussempès