Corps
Mon corps me gargouille parle, il me tend respire, il marche, un pas devant l’autre pour avancer dans la vie, il me chuchote tout doux entre deux poils et trois frissons, ça va aller, on est super puissantes, on est fortes, on tremble et même si on a peur, ça passe, ça va passer, et même, on a le droit de flancher, de pleurer, de pas vouloir, de pas pouvoir, de pas savoir
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Mon cœur, ne t’en fais pas, ne t’en fais pas mon cœur
Non tu ne seras jamais à bout de force
Oui c’est beau quand tu t’emballes
Quand tu fais ce que tu veux
Libre et vibrant
Désirante je suis
Mourante sinon
Je ne t’en veux pas
Palpite palpite palpite fort palpite mal palpite vite doux et croit grandit grossit
Pompe tout prend tout propage tout tout tout
Tremblez mes jambes tremblez
C’est que c’est pas toutes les minutes facile de me porter
Vivante
Avec tout ce qui pèse avec tout ce qui plombe avec tout ce qui s’élève monte pousse
Il y a danser et saigner, faire l’amour et vomir, boire et fumer, glisser et rager, serrer les dents, ouvrir les cuisses, transpirer de bonheur, laisser couler la douleur
Il y aura d’autres joies, des éclaircies tellement puissantes entre mille draches qui glacent les os, mes amies mes amours comme une autre peau quand la mienne frissonne trop
J’ai du courage, du courage, du courage
Je ne te quitte pas, je reste là, je respire partout où tu paniques
Je traverse toutes les guerres
J’enjambe toutes les misères
Nous sommes un arc-en-ciels
Au pluriel
Après la pluie
Chantons
Tous les matins
Et tous les soirs aussi
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Respire
Passe à travers les larmes
Sauve ta peau
Couvre toi
Garde le feu
Sois folle
Laisse
Laisse faire
Laisse parler
Laisse râler
Laisse
Laisse toi
Laisse toi tranquille
Garde toi le meilleur
La lune et ses reflets dans l’eau
La fraîcheur la douceur et la profondeur de la forêt
C’est tout pour toi
C’est tout toi
Les oiseaux qui chantent
Les vagues qui fracassent
C’est toi
Et c’est beau
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Texte de Soleïma Arabi