Assise au café

Langue de lutte
1 min readDec 18, 2024

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noircir du papier pour trouver la nuit

au sens de

la face cachée des choses comme celle de la Lune

au sens de

le côté du miroir où la lumière s’oublie

au sens de

l’envers de l’écran de tout ce que je projette sur le monde

au sens de

une vérité mienne, à l’ombre, assoupie.

À côté du papier, à portée de lèvres

le café noir que je bois comme je bois la nuit

au sens de

la chaleur amère des rêves indécis

au sens de

les cauchemars ont un goût qui nous rebute quand on est enfants

mais auquel, adulte, on finit par s’habituer

au sens de

il faut parfois se brûler la gorge pour faire sortir le cri qui y est coincé

au sens de

je bois la nuit pour éviter le vomir le jour

au sens de

je ne mets pas de sucre mais parfois j’y mets du miel, avec lui.

Parfois, en réponse au soleil

je ferme mes yeux comme un rideau rouge

je veux dire

le sang de mes paupières tamise tout ce qui bouge

je veux dire

ma peau suffit parfois à projeter mes mots

je veux dire

une fausse nuit suffit parfois à protéger mes mots.

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Claire DG

insta : @clairettedg

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Les textes de ce blog ont été créés lors d’ateliers d’écriture, en non mixité queer et féministe. Plus d’informations sur : www.facebook.com/languedelutte

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