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Amouritiés

3 min readMay 14, 2025

1.

assis au bord du ruisseau, nos mots ruissellent comme le cours de l’eau

tu es à cours d’anecdotes alors G. prend le relais

il avait froid alors, je lui ai donné ma serviette, mais maintenant c’est moi qui ai froid

c’est pas grave

c’est un soir de juillet et on est dans un camping dans les Cévennes

demain, on va se réveiller tous à des moments différents

et on va s’aimer avec nos yeux encore semi-fermés par le sommeil

C. va me dire combien il tient à moi en préparant le café

C. va me serrer fort dans ses bras pour aucune raison

et moi je vais couper des légumes et cuisiner pour tout le monde

je vais ensuite bien présenter les assiettes parce qu’on mange d’abord avec les yeux

leurs yeux à ces trois trésors, je les aime particulièrement

surtout quand on dépose nos secrets ensemble

au bord de la rivière la nuit, quand le camping est endormi

on regarde les étoiles et on se dit qu’on se comprend

on laisse parler l’autre, même après le silence

le silence n’indique pas forcément la fin d’une phrase

ces trois perles que sont ses amis, font partie du même bracelet

la douceur des copaines, panse les plaies

comme un baume à lèvres abîmées

2.

tu es ma sœur

tu cueilles chaque petites larmes qui s’échappe de mes yeux

tu me serres dans tes bras et tu me gardes longtemps

tu es ma sœur

quand je parle tu m’écoutes et c’est rare

tu retiens les mots que je dépose dans ton oreille attentive

et comme une archéologue, tu les examine pour essayer de les comprendre

tu es ma sœur

quand tu me dis que je te manque et que ta sincérité transpire

tes yeux brillent et disent que c’est vrai

et ça me touche en plein cœur

quand tu viens chez moi

j’ai l’impression qu’on me rapporte la pièce manquante du puzzle

quand te dis que je vais bien, tu sais si je mens

parce que tu connais la tonalité du mensonge qui veut esquiver les sujets difficiles

tu es la sœur

que j’aurais voulu avoir quand j’étais enfant

celle qui m’aurait défendu dans la cour de récré

merci de faire cette longue randonnée qu’est la vie à mes côtés

et de plonger avec moi même quand l’eau est glaciale

merci de te faire du souci quand je nage jusqu’à la bouée

et que tu ne sais plus si c’est mon bras qui dépasse ou bien une vague

ma sœur

à toutes les étapes de nos vies s’est suivi•es

tu connais mes fleurs préférées et tous mes tocs

tu sais ce que je vais faire avant que je le sache

et tu me dis de ne pas le faire avant que je te demande si c’est une bonne idée

tu as connu T., N., L., qui ont toutes été les “femmes de ma vie”

et tu l’as presque cru autant que moi

tu prends le train pour venir me voir

avant que je ne te dise que j’en ai besoin, merci pour ça

je t’aime depuis 10 ans, nous deux c’est une longue histoire d’amitié

moi, je connais les notes de ton rire et celles de ton angoisse

j’étais sur ton canapé, assis à côté de ta tristesse

toi, tu m’as fait à manger quand je ne pouvais plus

j’ai hâte ma sœur

des prochaines histoires qu’on se racontera

entre deux gorgées de bières

et de celles qu’on vivra

tu es là toujours

dans une chanson, un rire ou un souvenir

3.

La seule règle ici, c’est qu’il n’y en a pas.

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Langue de lutte
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Written by Langue de lutte

Les textes de ce blog ont été créés lors d’ateliers d’écriture, en non mixité queer et féministe. Plus d’informations sur : www.facebook.com/languedelutte

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