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Amourité

2 min readMay 12, 2025

ça commence comme un conte de fées queer :

elles portaient le même prénom,

bossaient dans l’éducation,

habitaient la même ville du 93.

Quand je l’ai connue, j’ai pensé

« des comme elles, on n’en fait plus »

authentique, généreuse, pertinente, entière…

Elles avaient des parents communistes,

l’une plus que l’autre, non pratiquante,

l’une était de toutes les manifs, en famille,

ne ratait aucune fête de l’Huma,

l’autre voyait très peu sa famille

mais croyait s’en choisir une.

Très sportives, l’une ne pratiquait plus,

l’autre réussit à l’entraîner.

Elle avait peur, voulait rester au sac de frappe,

l’autre n’avait peur de rien

l’une avait plein d’amis, l’autre peu,

l’une avait perdu son père,

l’autre n’en avait jamais eu ou si peu.

Férues de rap et de littérature,

elles ont partagé la scène et la création

au sein du collectif S’lame de fond.

Fumer au coin du feu,

se raconter nos vies,

en réel ou au tèl,

manger des trucs gras,

boire plus que de raison,

noyer le chagrin de nos ruptures,

se dire qu’elles ne nous méritaient pas,

des fous rires à n’en plus finir

dormir à la belle, guetter les étoiles filantes

écouter du son,

bouger la tête et les lèvres à l’unisson

marcher, courir, nager, rouler, boxer, s’évader

ouvrir des brèches, trouver les failles,

jouer dans les vagues et cramer au soleil,

à nos vacances au bord de l’amer

Vider l’appartement de ma mère défunte,

la mine défaite mais debout,

grâce à ta présence indéfectible,

ton intelligence émotionnelle

se croire invincibles

par la force de notre amitié,

tenir bon face au vent du dénigrement qui se déchaîne,

perdre une partie de moi avec toi :

l’insouciance, l’art de la joie

Tu brilles au firmament des absent.e.s

Une chose est sûre : des comme elle on en fait plus.

Le coeur en mille morceaux

J’ai perdu mon amie pour un mot de trop,

je lui en écris mille

ça ne la fera pas revenir

mais elle sera dans vos cœurs

alors ma peine sera moins lourde

Souvenirs impérissables,

j’y pense pas trop souvent

pour ne pas déclencher une tristesse inépuisable

sans regret mais amère, amitié amochée

A mon double, Ami Amor, à la vie à la mort

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Langue de lutte
Langue de lutte

Written by Langue de lutte

Les textes de ce blog ont été créés lors d’ateliers d’écriture, en non mixité queer et féministe. Plus d’informations sur : www.facebook.com/languedelutte

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